Récemment, David De Myttenaere qui m’a aidé à écrire “Libre arbitre” a partagé un moment en compagnie d’Eric Gerets dont je parle dans mon livre. Ils ont relu le passage et Eric a fait un commentaire sympa que je voulais vous partager.
Mais avant cela, voici l’extrait de “Libre aribtre” qui évoquait Eric Gerets…
En 1993, j’ai sifflé FC Liège-FC Bruges. À dix minutes de la fin, alors que les Brugeois menaient 0-1, il y a eu une phase litigieuse et les Liégeois ont réclamé un penalty que je n’ai pas donné. Le soir, les images du Week-end sportif, « l’arbitrage vidéo » de l’époque, m’ont donné raison. Mais au coup de sifflet final, Eric Gerets, l’entraîneur de Liège, m’a engueulé en rentrant dans le tunnel vers les vestiaires : « T’es un malhonnête, t’es un pourri ! » Et moi, avec ma grande gueule, je me suis retourné et j’ai réagi : « Qu’est-ce que tu dis ? Tu me traites de malhonnête ? Ce n’est pas toi qui étais sur le terrain à Waterschei avec le Standard ? »
Je faisais évidemment allusion au match truqué par le Standard en 1982, pour lequel Eric Gerets avait écopé d’une suspension de deux ans. J’en avais trop dit. Gerets a vu rouge : si Christian Piot, l’entraîneur des gardiens de Liège, ne l’avait pas retenu, je crois qu’il serait venu me démolir. Je comprenais sa réaction. Mon rôle ne me permettait pas de dire de telles choses. Cela a toujours été mon problème. J’aboie puis je réfléchis… Souvenez-vous, Léon Moureau me l’avait déjà dit au début de ma carrière.
Après cet incident avec Gerets, le délégué des arbitres du FC Liège, Willy Robin, est venu me trouver dans mon vestiaire. « Tu y es allé un peu fort, Marcel, mais Eric voudrait venir s’excuser pour ce qu’il a dit. » Je lui ai répondu que je ne voulais voir personne. Cinq minutes plus tard, on frappait à la porte alors que j’étais déjà à poil sous la douche. C’était Gerets. « Monsieur le ‘referee’, j’aimerais… » Je l’ai interrompu et je lui ai dit : « Excuse-moi, coach, mais on ne rentre pas dans mon vestiaire les mains vides. Reviens avec deux chopes et on discutera peut-être. » Deux minutes plus tard, il revenait avec deux bières. On a trinqué, on s’est chacun excusé et c’était réglé. Sans rapport, rien du tout. Une discussion entre hommes.
Et voici le commentaire d’Eric Gerets…
“C’est vrai que c’était souvent chaud entre nous. C’est comme cela quand deux fortes personnalités se rencontrent. Mais on se réconciliait toujours après le match autour d’un verre…”
Marcel
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